Cette année, j'ai renoncé à refaire un marathon, après une expérience en demi-teinte à Annecy l'année dernière. A la place, je me suis ré-engagé à conduire l'équipe EDF au raid Centrale Paris 2013 qui aura lieu début mai dans les Pyrénées Orientales. Et pour me remettre dans le bain de l'orientation, je me suis inscrit à la VO2-3D organisée en forêt de Coye (au sud de Chantilly) par nos collègues de l'ACB-Orientation ce dimanche 14 avril, le premier jour du printemps (le vrai).

J'avais déjà couru en 2011 la version "Diplomate" de cette épreuve, avec 30 balises à trouver. Donc cette fois-ci, je me suis mis au défi d'accomplir la version "Diabolique", avec 95 balises sur une distance de l'ordre de 30 kilomètres.

100 coureurs au départ donné en masse à 8H30 en ce dimanche matin sec et avec une température déjà douce. Après 500 mètres de chauffe derrière un ouvreur, nous arrivons à l'aire de distribution des cartes : 2 cartes au 1/10000ème en format A3 pour chaque coureur, à examiner rapidement pour se fixer une stratégie d'itinéraire permettant de visiter tous les points représentant des balises en essayant de minimiser la distance et le dénivellé à parcourir.

Pour moi, ce sont presque 5 minutes de réflexion et un tracé sommaire au surligneur pour la partie la plus technique de la course. Et j'attaque timidement et avec soin les premiers postes : inutile de s'exciter et de galoper trop vite, car on part pour plusieurs heures d'effort. Après 4 ou 5 balises, la confiance vient : la distance moyenne entre balises est assez faible (200 à 300 mètres), et la navigation à l'azimut de la boussole fonctionne plutôt bien.

Le reste, c'est de la course en forêt avec obstacles nombreux et divers : montées raides, descentes en général assez douces, mais des branches d'arbres dans tous les sens, des ruisseaux, des talus, des fossés, des bourbiers, des marécages plus ou moins profonds, des ronciers où l'on se retrouve griffé ou agrippé  etc... Parfois, il est efficace d'emprunter un chemin roulant, mais la plupart du temps, il faut couper directement au cap et on ne fait que recaler la navigation en traversant les chemins.

Après environ deux heures de cette première partie technique, c'est le point de ravitaillement unique de la course. Pour une fois, j'ai quand-même emmené une gourde de 400 ml, et ce ne sera pas de trop...

La partie Est de la course est beaucoup plus plate mais sur des distances plus importantes, parfois plus d'un kilomètre entre deux postes. La fatigue progresse, mais le plaisir subsiste de trouver une à une les balises, malgré quelques erreurs qui font perdre des minutes. Le soleil est maintenant bien installé et il commence à faire chaud. Quelques approches bien techniques, des traversées dans des zônes de coupe récente, des traversées dans des végétations très variées mais qui préservent la plupart du temps une assez bonne visibilité. On se croît perdu en pleine forêt, on rencontre quelques groupes de coureurs et de cyclistes comme dans notre bonne forêt de Montmorency, puis on se retrouve par surprise à la gare d'Orry-la-Ville où il faut passer sous la voie du RER ! Ce sont les dernières balises, tant mieux car mon moteur commence à faiblir vraiment et à faire quelques ratés. 500 derniers mêtres, la balise de l'aire d'arrivée, ouf c'est terminé...

L'exploitation des données de ma puce électronique fournit des résultats précis et sans appel : après 4H26 de course, il me manque trois balises, je suis un peu déçu. Ne courant pas pour le palmarès, j'avais délibérément ignoré la balise mémoire, mais le débriefing "à froid" fait à la maison avec la carte et le ticket récapitulatif de mon parcours montre que la balise 28 n'a pas été validée alors que je suis sûr d'y être passé, et que j'ai vraiment oublié dans mon itinéraire la balise 11, pensant l'avoir visitée au début de la boucle.

Le vainqueur a bouclé l'ensemble en 2H36 ! L'orientation c'est une grande école de patience et d'humilité...

Mais c'était une sortie longue très intéressante et finalement agréable, c'est une sorte de "long trail fractionné" : à refaire en profitant de cette bonne expérience. Et l'organisation de nos collègues ACB est parfaite, sans stress et sans faille...

Bruno de MAGONDEAUX