Doucouré «retrouve son corps» - 17/12/2010
Opéré d'une excroissance osseuse à la hanche, Ladji Doucouré est en rééducation. Aux Etoiles du Sport, il garde le sourire et retrouve «une seconde jeunesse dans l'amplitude articulaire.»
Quel est le pire cauchemar de l'athlète ? La blessure, bien sûr.
Présent aux Etoiles du Sport, Ladji Doucouré garde le sourire et son humour. Il a accepté. Quoi ? L'opération. Fin septembre, un chek-up complet à Doha révèle une excroissance osseuse à la hanche gauche. Que faire ? « Le choix a été difficile. Je voulais faire les Europe à Bercy et me faire opérer. Mais derrière, j'étais toujours dans la zone à risques. A tout moment, je pouvais me re-blesser car ça grossissait de plus en plus. Si je me faisais opérer à ce moment-là, je ne faisais pas les Monde et j'avais moins de plages d'entraînement pour les Jeux. Mon vrai objectif, ce sont les Jeux. Je ne suis pas olympien.»
Le champion du monde du 110 m haies en 2005 choisit donc l'opération en octobre. Comprendre les raisons de ses douleurs le soulage d'un premier poids. Il n'oublie pas les années d'incertitude et sa technique qui se dégrade avec les compensations : « Cela fait deux ans que cela me rend dingue. J'ai fait le tour pour comprendre les raisons de mes douleurs. Je ne peux pas tricher. J'avais mal aux chevilles. Tant que je ne retrouverai pas mes qualités de pied, je n'arriverai pas à revenir. Je serai toujours en train de compenser. En force, je ne sais pas faire, explique le protégé de Renaud Longuèvre et Jacques Piasenta. Ca a marché une fois sur les Europe en salle, mais ça va sur 60 m. Ca ne passe pas sur 110 m.» Alors il prend ses responsabilités.
«Aujourd'hui, je suis en train de retrouver mon corps. Je me rééquilibre. Je vis une seconde jeunesse dans l'amplitude articulaire.»
Et aujourd'hui, la rééducation occupe son quotidien : gym, renforcement du bassin, des fessiers, des ischios, des quadris, des adducteurs, de toute la chaîne musculaire autour du bassin. Tout y passe et il voit déjà les bénéfices : «Aujourd'hui, je suis en train de retrouver mon corps. Je me rééquilibre, il faut que je fasse attention de ne pas me provoquer de pubalgie. En termes de souplesse, il y a des choses que je fais et que je ne faisais pas avant. Je vis une seconde jeunesse dans l'amplitude articulaire.»
Il peut de nouveau se projeter et croire en lui. « Je ne suis pas le mec qui lâche l'affaire. C'est trop facile. Ce sont des épreuves. J'ai connu le top super jeune, les étrangers m'avaient prévenu qu'il y aurait peut-être des bas à un moment et qu'il fallait s'accrocher. J'ai la chance de faire une discipline où on peut être super fort à tout moment : jeune ou à 32-33 ans. J'ai 27 ans. »
Alors Ladji Doucouré y croit, il poursuit sa rééducation, travaille beaucoup l'analyse vidéo avec Jacques Piasenta. Et il pense aux JO de Londres.
Sophie DORGAN, à La Plagne
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