Ne Pas Courir

Voici, en clin d'oeil avec ce froid de canard, l'édito de l'excellente revue  en date du 25/12/2008 que j'ai découvert dans la salle d'attente d'un ami kiné et coureur à pied, bien connu de la plupart des ultrafondeurs du Val d'Oise !

 

 

 

 

Ce mois-ci, exercice de style pour tous.

 

Imaginez que vous ne courez plus. Pas toute la vie hein, juste quelques semaines, quelques mois au grand maximum. Vous y êtes? Non? Vous n'y arrivez pas?

Un effort quoi ... Donc, vous ne courez plus depuis, disons deux mois, et là, vous commencez à paniquer: tout va bien. Impossible !

 

Vous avez initialement arrêté pour récupérer d'une belle saison, bien chargée, qui vous laisse à l'entrée de l'hiver avec de merveilleux souvenirs mais aussi bien fatigué. Vous avouez à demi-mot autour de vous que l'arrêt prolongé ne fait pas si mal, qu'il fait même du bien, et vous vous amusez à jouer avec l'idée de ne plus jamais recourir. Un peu comme si vous étiez au bord du précipice à vous dire « Je saute? »

 

Évidemment vous ne sautez pas, mais ça fout une sacrée trouille de s'imaginer en vol, puis ratatiné 200 m plus bas. Vous êtes donc perdu entre l'idée angoissante de ne plus revivre ces si beaux moments et la quasi-certitude de reprendre tranquillement ces efforts qui rythment votre vie aussi sûrement qu'un cœur bat dans votre poitrine. Vous essayez de vous redonner l'envie, mais finalement, l'oisiveté a du bon, c'est trop tôt, il fait tro froid, encore un peu, Et puis vous pouvez bricoler, passer plus de temps en famille, lire, regarder la télé, vous marrer en regardant les autres courir sous une pluie battante. Ils vont attraper la crève et pas vous.

 

Vous hibernez, mettez vos sens au repos. Vous prenez un peu de poids aussi, et quelques douleurs apparaissent. Pas les courbatures, ni les tendinites, mais plutôt le dos, les articulations, Vous vous sentez un peu mou à vrai dire. Là, vous vous dites qu'il faut reprendre mais votre entourage impute ces douleurs sur le compte de vos frasques de coureur, sans oser admettre qu'ils ont les mêmes.

 

Les pensées contradictoires se bousculent en vous et finalement l'une d'elle émerge, un jour de grand soleil. Elle vous fait prendre conscience que non, la course à pied n'est pas une drogue, car on peut très bien s'en passer. Oui, vous allez recourir, car au moins vous n'aurez plus à vous demander si ça vous manque ou pas.

 

Phillipe Billard



01/12/2010
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