Le Marathon d’une princesse….

                                                                            TEMPS : 3H 34'

Tout d' abord je voulais vous remercier pour vos encouragements d’avant course qui ont été très nombreux et Dom a fait le reste  en prévenant mes copines (non sportives) ainsi que des amis qui m'ont même envoyée des messages de Guyane. Et oui ça a fait le tour du globe!

Après une préparation très peu pointue, au feeling, j’ai fait 4 à 5 sorties longues et j’ai déserté le stade depuis plusieurs semaines déjà. Bref, j ai fait ce que j’ai pu et suis arrivée la semaine avant le marathon avec énormément de doutes et de stress comme vous pouvez l'imaginer, j'ai somatisé pendant 2 jours avant avec maux de tête, douleurs un peu partout, saignement de nez, j'ai même eu la réflexion de Dom:" c'est bon, c 'est qu un marathon", oui mais c'est mon premier marathon et moi les premières fois j'ai peur!!!

Et puis, je vous avouerais que de travailler dans un magasin de sport la veille de votre marathon, où vous parler de l'évènement toute la journée et rassurer les novices, n’est pas chose aisée. 

Bref, passons à la veille et au jour J.

Départ avec mes trois têtes blondes à 19h le samedi soir, direction Paris 9e, chez mes parents (ce n’est pas du bonheur ?,  quand on sait qu'il y a eu des annulations de train le dimanche matin!).

Dernier repas de pâtes en famille et confection de mon sac poubelle à gravas perso (avec épaulettes s'il vous plait), beaucoup mieux que le sac poubelle du marathon de Paris !

Réveil prévu à 5h30 le dimanche matin, mon père se lève avec moi, et  est aux petits soins . Après une assiette de pâtes, ma mère me colle mes sparadraps un peu partout pour limiter les zones de frottements.

Je me mets en tenue et la je mets la touche finale, ma ceinture avec tous mes tubes, on dirait un Kamikaze avec ses explosifs, c'était très impressionnant surtout que j' en avais pris plus, au cas ou.....

Départ prévu à 7h40 avec mon père qui doit récupérer mes affaires avant que je rentre dans le sas des 3h45, on a 7 stations et là dans le métro des hommes et des femmes recouverts de sacs poubelle blancs, je crois qu'ils vont au même endroit que moi, c'est bon je ne me suis pas trompée de jour!

Nous arrivons à 8h15 et là, quelle chance, juste au niveau du sas 3h45, un passage chauffé avec des magasins, on va pouvoir attendre au chaud!! C'était inespéré.

Il est 8h30, je quitte mon père qui m embrasse chaleureusement et me dit:"tu vas voir, ça va aller".

Ca y est j'y suis, je retire très vite mon sac poubelle, de peur de ne pas réussir à le retirer à temps et j’ai froid, c'est bête mais ce n'est pas grave, et là, à côté de moi une femme qui décide de faire pipi accroupie cachée par son sac poubelle. On voit vraiment des trucs bizarres dans un marathon!! C'est un autre monde!

Il est 8h45 les handisports partent, je ne partirai qu’à 9h15, l’attente passe relativement vite mais je trépigne, depuis le temps que j’attends ce moment ….

Ma concentration est au maximum et je ne vois pas trop ce qui se passe autour de moi, je sais juste que mes enfants et mes parents seront sur le trottoir de gauche juste après le Louvre, je scrute mais je ne les vois pas et juste au moment ou je remets correctement mon ipod mon père me hurle dans les oreilles, un peu plus, et je les loupais !

Au 5 e km je prends mon 1^er gel et la horreur je me rends compte que 3 gels sont tombés de ma ceinture, dont 1 coup de fouet qui devait me servir au 30^e ou 35^e quand je serai à Lagonie !, petit moment de panique mais je me reprends vite .

10^e, 15^e 20^e, l’allure est bonne, je suis à 12km/h, voir un peu plus, j’ai la pêche, le morale est bon, je fais le point, je continue sur cette allure.

Au loin, j’aperçois Véro que je rattrape et que j’encourage.

25^e, 30^e, 35e je remonte les quais de Seine et je rentre dans le bois de Boulogne, j’ai encore la pêche.

Et d’un coup, le rideau, j’ai la peau du visage tiré, je n’arrive plus à avaler de tubes, la musique m’énerve, je tombe à 10,5km/h, je cherche désespérément une tête connue pour me redonner du courage. Les pancartes des mères de famille et des enfants qui encouragent leur maris et pères me font monter les larmes aux yeux. Les derniers Kms ont été pour moi un calvaire, pas de douleur mais une grosse fatigue et puis au 41.5^e km, la voix de ma fille, me sort de mes mauvaises pensées, il me reste moins d’1 km, je retrouve la pêche et je finis à 12.5kms/h.

Ca y est je l’ai fini CE MARATHON, je suis contente de moi, car j’ai atteint quasiment mon objectif.

Après avoir récupéré ma médaille, et mon poncho, j’aperçois Dom, non sans mal, qui m’amène des affaires sèches.

Voilà pourquoi, ce fut le marathon d’une princesse, les personnes les plus chers pour moi ont été à mes petits soins pendant presque 24h !! Ce n’est pas donné à tout le monde….

Ce fut un grand moment d’émotion et de partage avec mes parents et mes enfants.

Une très belle aventure.

Merci à mon Homme Dom de m’avoir supportée tous ces mois durant …

 Prochain défi : Nice –Cannes

Sonia dit la princesse

P.S : Merci beaucoup à Laurent (Cap Marathon) pour ses précieux conseils, et de m’avoir supportée avec mon stress.