Depuis ses succès aux Mondiaux de 2003 (neuf médailles) et 2005 (sept), l'équipe de France d'athlétisme est en net recul sur l'échiquier international. Deux médailles seulement avaient été ramenées d'Osaka il y a deux ans lors des derniers championnats du monde (Mesnil à la perche, Diniz au 50 km marche). Et l'été dernier, seul Mahiedine Mekhissi (argent au 3 000m steeple) avait réussi là où les têtes d'affiche tricolores avaient échoué. Le cru berlinois sera-t-il pire avec un zéro pointé ? La dernière fois que la délégation tricolore était rentrée fanny d'un grand rendez-vous, c'était aux Jeux de Sydney en 2000. Mais, si la France n'a jamais été un réservoir à champions en athlé, il y a tout de même quelques espoirs au vu des performances réalisées lors des premières semaines de l'été.

Mekhissi souffre toujours d'une pubalgie

Aujourd'hui deux Français occupent le rang de n°1 mondial dans leur discipline : Renaud Lavillenie à la perche (6,01m) et Yohan Diniz au 50 km marche (3h38''45). Le premier a vécu un début d'année radieux avec un titre européen en salle, une première barre importante franchie à 5,96m avant d'entrer dans le cercle fermé des hommes à plus de six mètres. Et l'échec des championnats de France (5,55m) a été gommé avec les 5,88m de Monaco. Le second, s'il a laissé le rang de favori à ses rivaux médaillés aux Jeux de Pékin, est le seul à avoir marché sur sa distance fétiche en moins de trois heures et quarante minutes cette année.

Derrière Lavillenie, Romain Mesnil a aussi des ambitions à la perche. Ses 5,82m passés le 14 juillet dernier en ont fait le troisième performeur de la saison. Revenu à la compétition sur le tard, Mehdi Baala (photo ci-contre) a impressionné à Monaco en enlevant le 1 500m en 3'30''96. Seuls les Kényans Choge et Keitany ont été plus rapides que lui en 2009. Bouabdellah Tahri, entraîné comme lui par Jean-Michel Dirringer, a, lui, le record d'Europe du 3 000m steeple dans sa poche depuis le 3 juillet (8'02''19) et la troisième meilleure performance mondiale de l'année. A leur charge, les deux hommes ont toutefois accumulé les déceptions lors des dernières grandes compétitions - même si Baala va récupérer le bronze olympique sur 1 500m après le contrôle positif de Rachid Ramzi. Mahiedine Mekhissi, l'inattendu médaillé de Pékin, est arrivé à Berlin en traînant une pubalgie.

Lemaître, l'espoir à suivre

Au sein d'une grande délégation (soixante-six athlètes) où beaucoup n'ont pas fait les minima, d'autres Tricolores seront à suivre. Recordman de France (8,42m) depuis le 12 juin, Salim Sdiri fait partie d'un groupe de six sauteurs en longueur qui peuvent espérer quelque chose derrière l'Américain Phillips et le Panaméen Saladino. Leslie Djhone peut rêver d'une nouvelle finale mondiale de 400m. Mais il aimerait plus. Et puis il y aura l'attraction Christophe Lemaître sur 100m. Âgé de dix-neuf ans, il a couru en 10''04 il y a trois semaines - ce que très peu de sprinteurs ont réalisé à cet âge-là - et va maintenant avoir un premier aperçu du très haut niveau. -

O.P. à Berlin, L'Equipe du 14/08/2009