Hommage à Pierre Quinon

 

 

L'équipe Mag, dans son N° 1530 du 12 novembre 2011, a rendu un très bel hommage à la disparition subite de Pierre Quignon, légende de l'athlétisme français.

Je vous ai retranscrit, ci dessous, l'admirable édito de M Olivier Margot, Rédacteur en Chef de l'Equipe Mag:

 

 

"LE MERCREDI 17 AOÛT, VERS 22 HEURES, PIERRE QUINON S'EST JETE DANS LE VIDE. D'UNE HAUTEUR DE 5 METRES, QUI FUT SI LONGTEMPS SA BARRE D'ECHAUFFEMENT. IMPOSSIBLE QU'EN CET INSTANT SI BREF QUI SEPARE SA VIE DE SA MORT IL N'AIT PAS MESURE SA CHUTE AU CENTIMETRES PRES.

 

Une dernière fois, il a touché terre et, en les réinterprétant fait siens ces mots de Nicolas de Staël, peintre qu'il admirait tant et qui, lui-même s'est défenestré:"Tout est noir-le sable, l'eau, le ciel."

Pierre Quinon est devenu champion olympique le 8 août 1984, à Los Angeles. Il fut le premier des perchistes français à remporter un titre majeur, comme il avait été, une année auparavant, après avoir battu le record du monde à Cologne (5,82 mètres), le premier homme à s'attaquer à la barre mythique des 6 mètres.

En un texte d'une longueur inhabituelle, une poussière pourtant pour dire une vie d'homme, Jean-Christophe Collin et Stéfan L'Hermitte vous racontent son histoire. Il existe, c'est rare, des articles qui tirent les larmes. Celui-ci en fait partie. On pleurera Pierre longtemps, tout en riant au souvenir de la bande de perchistes du Racing Club de France. Dans ces années 80, ils étaient les pilotes d'essai, avec l'aviateur Jean-Claude Perrin en chef d'escadrille. Ils apprivoisaient l'espace dans un hangar du stade de Colombes et habitaient tous rue François-Faber.

On n'explique pas la mort d'un homme. C'est un fait et une abstraction. Pierre Quinon s'était précipité dans la peinture en une quête qui l'engageait tout entier. S'attarder sur ces mots de Nicolas de Staël, ce "Prince foudroyé": "Ah! Dieu...revenir en arrière! N'être personne pour les autres et tout pour soi-même..."

Dans ce même numéro de L'Equipe Mag, Christophe Lemaitre s'est confié comme jamais à Alexandre Bardot. Les photos d'Elisa Haberer disent la vraie vie d'un sprinteur de 21 ans. Ce temps temps miraculeux de la jeunesse, quand tout est possible, quand les femmes sont un rêve à portée de main, quand tout est découverte, de soi, des autres, du monde, du ciel.

Je vous écris au petit matin, un café brûlant à côté de moi. Devant moi, les images de Pierre quinon et de Christophe Lamaître. Ecrire sur Pierre, croyez-moi, n'est pas un exercice facile. Alors je pense au haka des All Blacks qui, ces dernières semaines, a retenti tant de fois. De l'homme qui n'est plus à celui qui est nous parviennent et résonnent ces paroles:"Ka mate Ka mate / Ka ora Ka ora" Je meurs! Je meurs! Je vis! Je vis!"

 

 

 Par Olivier Margot, Rédacteur en chef de l'Equipe Mag omargot@lequipe.presse.fr

 

 

 



26/11/2011
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