42 KM POUR 10 CHANSONS
Le chanteur pop BAXTER DURY raconte comment sa participation au marathon de Londres a favorisé la création de son dernier album.

''En 2008, ça n'allait pas très fort pour moi. J'avais sorti deux disques qui avaient plus ou moins bien marché, et je me retrouvais en panne d'inspiration. J'envisageais même d'arrêter la musique, mais je ne savais pas quoi faire d'autre...
VIOLENTES DOULEURS
Sur le conseil d'un ami, je me suis inscrit au marathon organisé l'année suivante à Londres, où j'habite. J'ai commencé à courir plusieurs fois par semaine. C'était génial ! Ç'a duré jusqu'en février 2009, quand j'ai ressenti de violentes douleurs au genou gauche, nées d'une vieille blessure de rugby. Mon médecin m'a alors dit que si je continuais à courir régulièrement, je ne pourrais bientôt plus marcher ! J'ai donc pris la décision de ne plus m'entraîner, mais de quand même participer au marathon, en avril.
''OFF THE WALL'' DANS LE MUR
Le jour J, par ignorance, je me suis mis dans le groupe des ''3 heures'', alors que je n'avais pas couru depuis deux mois ! Évidemment, je me suis fait doubler par tout le monde. Je suis allé à mon rythme, et j'ai tenu le coup jusqu'au 28e kilomètre. Là, j'ai ressenti un énorme coup de barre, ce qu'on appelle ''le mur''. Ce qui est marrant, c'est qu'à ce moment-là, mon iPod a programmé la chanson de Michael Jackson''Off the wall'' (wall signifie mur en anglais). Un mauvais présage... (rires)
UN NOYÉ À QUI ON TENDAIT UNE MAIN
J'ai commencé à beaucoup souffrir. Dans tout le corps. Je me forçais à ne pas trop marcher, je voulais en finir le plus vite possible. À un moment, une vieille dame, en me dépassant, m'a encouragé. J'avais l'impression d'être un noyé à qui on tendait la main. Et quelques kilomètres plus tard, je l'ai vu arrêtée au bord de la route, épuisée. Ça m'a beaucoup marqué. Et finalement, j'ai franchi la ligne d'arrivée, près deBuckingham Palace. Je me suis assis au milieu de la foule et j'ai ressenti une fierté immense. Mon temps était pourri (4'39''09), mais je m'en foutais.
ET TOUT REDEVIENT POSSIBLE
Cette course a débloqué quelque chose en moi, ça a relancé un processus qui a abouti à la sortie de mon dernier album, Happy Soup. Car, comparée à la difficulté d'un marathon, les contraintes liées à la création artistique m'ont semblé presque ridicules. J'ai eu soudainement l'impression que tout redevenait possible dans ma vie.''
Propos recueillis par Pierre-Étienne Minonzio
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